Le syndrome de l'alcoolisation fœtale.

A chaque visite prénatale, la future maman reçoit des conseils concernant l’alimentation et les effets éventuels sur le bébé. L’alcool aura des conséquences plus ou moins importantes et irréversibles selon la consommation, principalement sur le développement du cerveau du fœtus; il s’agit du syndrome de l’alcoolisation fœtale (S.A.F).
pas d'alcool pendant la grossesse

Cela touche 1,3 ‰ bébés nés par an, en France, pour les formes les plus graves. Le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause de retard mental non génétique et d’inadaptation sociale.
Bien que mes recherches m’ont permis de voir un nombre limité d’articles français, il me semble que des actions de préventions dépendent des départements et/ou régions! « ZERO alcool pendant la grossesse » semble être le slogan affiché.

Attention: il n’y a pas à culpabiliser d’avoir bu un verre alors que la grossesse n’est pas connue, ou si l’information des possibles conséquences de l’alcool n’a pas été donné. Cet article vise plutôt à donner des informations, en prévention.

Quelles sont les conséquences pour le bébé?

  • Malformation: malformation faciale comme un bec de lièvre. Les traits communs sont une microcéphalie (petite taille du cerveau), une microphtalmie (petit œil) et/ou des mouvements limités de l’œil, plis typique au niveau des paumes de mains, anomalie cardiaque, rétractation articulaire, visible à la naissance.

  • un retard de croissance

  • des troubles neurologiques comme un retard mental, des troubles de l’apprentissage (mémoire, attention), trouble du calcul, du langage, de la faculté d’adaptation et des conduites sociales, trouble de la déficience sensorielle ( comme la vue surtout) , trouble du comportement, impulsivité / colère

  • Symptôme de sevrage à la naissance quand le bébé a connu une alcoolisation importante et régulière (irritabilité, trouble alimentaire, tremblement et diarrhée)

  • Prématurité: naissance de l’enfant avant terme avant 37 semaines, ce qui nécessite des soins en service de néonatalogie.

conséquence de l'alcool sur la formation du cerveau
altération de la formation du cerveau
Conséquences de l'alcool sur le bébé: prématurité, malformation, trouble neurologique
prématurité due au S.A.F

DIAGNOSTIC

Il est fait au regard des signes physiques et troubles constatés, mais seulement si il y a connaissance de la consommation de la mère durant sa grossesse. 

Comment l’absorption d’alcool agit sur le bébé?

La consommation d’alcool a le même trajet chez tous : une fois dans l’estomac, 20% de la substance traverse la paroi de l’estomac, pour se retrouver dans la circulation sanguine. Une autre partie de l’alcool est absorbé par les intestins. Au bout de 45 min, le taux d’alcoolémie est à son maximum; ce taux est le même dans le corps de bébé!

Le foie traite à hauteur de 95% de la substance alcoolique ,dans la circulation sanguine, en le dégradant; le reste part dans les urines, sueur et haleine. Il faut 1h30 au foie pour traiter un verre d’alcool (=10g alcool pur = 10 cl vin à 12°ou 2.5 cl de whisky à 40°ou 25 cl de bière à 5°) ! Il faut multiplier selon le nombre de verre bu:  3 verres ( = 30g alcool pur) met donc 4h30 ! Bien sûr, il s’agit d’un généralité pour une personne de taille moyenne, en bonne santé.

La prise en charge des enfants malades:

Selon le degré de gravité, cela va dépendre des besoins: des consultations, en fonction des troubles, peuvent être faits  au CAMPS (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce) avant l’âge de 6 ans, au CMP ( Centre Médico-psychologique) à partir de 6 ans ou en libéral (neuropsychologue, médecin, orthophoniste, psychomotricien, …). Des prises en charge plus spécifiques sont faites  en institut spécialisé, à l’IME (Institut Médicoéducatif),

Il n’y a pas de traitement médicamenteux à proprement dit, mais plutôt des suivis appropriés.

En préventif, pour éviter un tel syndrome, la maman peut se renseigner auprès de son médecin / sage-femme, associations (association vivre avec le SAF), pour se faire accompagner au mieux, si un tel problème  existe. Ne pas rester seule, se faire accompagner,  être soutenue est important.

La toxicité est valable aussi lors de l’allaitement.

 

Aurélie LECOQ, Coach famille