L'échec scolaire : c'est quoi ?

L’”échec scolaire” : les définitions trouvées sont vagues, cela va des notes basses au fait qu’un élève sorte du système scolaire sans certification ou diplôme. En tout cas, il s’agit des élèves en grandes difficultés dans le système scolaire.  

Le terme « échec » me parait impactant, très négatif, faisant penser qu’il n’y a pas de solutions, un peu comme « Game over » dans les jeux vidéo. A la différence que dans les jeux, nous pouvons recommencer, mais pour l’élève, il ne peut qu’avancer avec des bases non acquises ou mal comprises. Et maintenant que le redoublement n’est plus une recommandation, pour éviter la mauvaise estime de l’élève envers lui-même, il faudra rattraper les lacunes tout en avançant dans le programme de l’année ! Mais peut-on dire que son estime ira mieux si on lui colle une étiquette d' »élève en échec scolaire » ?

Le terme « scolaire » se rapporte à la scolarité, l’enseignement ou l’élève. Donc est-ce l’enfant qui est en échec ou l’école ? 
 

Les protocoles adaptés aux difficultés d’apprentissage. 

Les plus fréquemment recherchées aujourd’hui sont des causes neurologiques, psychologiques, sociales ou familiales. C’est un parcours de combattant, demandant patience aux parents et enfants, qui prend des mois, voire des années. Les rendez-vous multiples et pluridisciplinaires (pédiatre, neuropédiatre, orthophoniste, orthoptiste, psychomotricien, ergothérapeute, neuropsychologue, psychologue ou psychanalyste et bien d’autres avec des délais, selon les régions, allant de quelques jours à un an ! 

Il faut regrouper toutes ses prises en charge en une synthèse, aboutissant sur des propositions d’aménagement scolaire pour l’enfant ! Cela va du P.A.I (protocole accueil individualisé), principalement connu pour des problèmes de santé et une prise en charge médicamenteuse ou alimentaires ; au P.A.P (Plan d’accueil personnalisé) à l’initiative des parents ou de l’équipe éducative lors d’une réunion pédagogique pour aménager et adaptation des temps scolaire, en passant par un ou des P.P.R.E (Programme personnalisé de réussite éducative) à l’initiative de l’équipe éducative pour des élèves évalués comme en difficulté scolaire.  

Parmi toutes les investigations demandées aux familles, il y a les tests du QI (Quotient Intellectuel), souvent non évalué seul, mais avec des éléments de la personnalité, de l’environnement familial et de la scolarité de l’enfant. Ces tests sont gratuits quand ils sont faits par un psychologue scolaire, mais payant en privé avec des différences de tarifs parfois importants. Il y a des grandes attentes des familles, mais surtout du corps enseignant. Se baser que sur le chiffre du QI ne suffira pas à la prise en charge de l’enfant. Le corps enseignant doit prendre connaissance aussi de la synthèse la plus complète pour aider l’élève. Il existe des élève H.P.I (haut potentiel intellectuel) en difficulté scolaire aussi ! Par ennui, par des difficultés de socialisation, par manque de motivation sur les sujets abordés, ou à la détection de problèmes liés à l’apprentissage dépisté lors de ces tests de QI. 

Et puis, il y a le harcèlement scolaire, ou les phobies scolaires qui mettent l’élève en stress permanent, bloquant ainsi le cerveau et empêchant tout processus d’apprentissage car il est dans un mode de survie. Il y a un engagement national sur le sujet, et chaque école doit suivre un protocole pour aider l’élève et sa famille. 

Enfin, en lien avec des troubles plus importants, demandant une prise en charge de la M.D.P.H (Maison départementale des personnes handicapées), il y le P.P.S (projet personnalisé de scolarisation) ou une P.A.O.A (programmation adaptée des objectifs d’apprentissage) et autres aides. 

Pour les enfants où il est évoqué des difficultés sociales, familiales ou culturels, des liens avec des partenaires sociaux tels que la PMI (protection maternelle et infantile) ou le CCAS (centre communal d’action sociale) regroupé le plus souvent dans des MDS (maison départementale de la solidarité).  

Souvent, on évoque aussi la trop grande présence des écrans dans le quotidien de l’enfant, faisant passer la motivation pour le domaine scolaire derrière tout le reste. Ainsi, quand les écrans sont présents dans les routines du matin et du soir (se lever, se laver, se préparer, manger…), l’enfant ne réalise pas forcément chaque étape qui l’amène jusqu’à l’école ou jusqu’au coucher. Cela peut donner des colères et se transformer en crise ! 

Quelles sont les solutions à apporter ? 

Les enseignants ont la faculté de dépistage par leur expérience et le temps passé auprès de leurs élèves. Mais il faut consulter son médecin traitant, celui qui connait le mieux votre enfant et peut vous orienter. Un médecin m’a confié, qu’il était aberrant de voir un nombre de parents prendre des rendez-vous auprès de professionnels de santé, après une réunion à l’école ayant fait la découverte d’un “trouble” de l’enfant et conseillant d’aller voir des spécialistes en particulier. Or, ce n’est pas au corps enseignant de faire un diagnostic médical. En plus, ces rendez-vous sont soumis à une prescription médicale pour être remboursés. D’où l’intérêt de consulter le médecin de famille, lorsque l‘école signale une difficulté, pour que soient centralisées toutes les conclusions des bilans des spécialistes consultés. Le dossier qui doit être monté pour la M.D.P.H, si l’enfant en a besoin, doit être le plus complet possible pour être accepté ! 

 

N’attendez pas la rentrée pour demander la mise en place d’un projet personnalisé pour votre enfant cela prend du temps. Dès qu’un diagnostic est posé, des solutions envisagées, présentez-les au corps enseignant pour qu’il s’organise au mieux et au plus vite. 

Dans l’école inclusive, certains élèves dans une même classe sont diagnostiqués avec des DYS-(-praxie, -orthographie, -calculie, -lexie), d’autres avec des T.D.A.H (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), des H.P.I et autres détections. L’enseignant doit adapter son cours en fonction des différents projets personnalisés mis en place. Alors, je pense qu’il ne faut pas les blâmer quand ils n’arrivent pas finir leur programme à la fin de l’année malgré les temps scolaires personnalisés proposés par l’enseignant. 

 

les classes en surcharge peuvent mettre en échec scolaire certains élèves

Rappel : il faut savoir qu’il y a, en moyenne, 22 élèves par classe en élémentaire, 26 élèves au collège, 30 au lycée, cela demande beaucoup d’énergie à déployer pour permettre à chaque élève d’être en situation de réussite. 

Il existe des associations qui peuvent aider l’enfant dans ses apprentissages avec une méthodologie adaptée. Cela permet une meilleure mémorisation, moins de fatigue et surtout une meilleure estime de soi. Elles peuvent permettre à l’élève de sortir de cet « échec » et aller vers une situation de réussite. Les résultats des associations sont très prometteurs et permettent l’obtention de certification et de diplôme ! 

Est ce que les enfants, qui vivent ce sentiment d’échec scolaire, accepteront l’idée d’avoir des vacances diminuées, comme le prévoit le gouvernement ? 

Parents, n’accablez plus vos enfants en leur demandant de faire leur devoir jusqu’à épuisement : lâcher prise et trouver de l’aide extérieure afin d’arriver à un apaisement au sein de votre famille ! Trouver des activités dans lesquelles ils excellent et renforcer leur estime d’eux-mêmes ! Ne restez pas seuls face à cette situation et entourez-vous de plusieurs professionnels pour accompagner toute la famille!

 

Aurélie LECOQ, Coach famille